"On connaît le chemin à suivre". Le ministre du Travail et de l'Emploi Nicolas Schmit au sujet de l'ouverture des négociations du Comité de coordination tripartite

Le Quotidien: Quel est votre état d'esprit à quelques heures de l'entame des négociations du comité de coordination tripartite?

Nicolas Schmit: Je voudrais avant toute chose dédramatiser ce rendezvous. Il s'agit certainement d'un moment important dans une période difficile, nous ne vivons cependant pas un scénario aussi dramatique que certains aimeraient le faire croire. Il s'agira de trouver un accord sur une série de points qui à terme doivent permettre au pays de sortir de la crise. Je suis en tout cas confiant sur la réussite de cette mission. On doit parvenir à développer une approche dynamique, reposant sur le modèle économique et social cher au Luxembourg.

Le Quotidien: L'emploi va figurer parmi les principaux volets qui seront discutés lors des prochaines semaines. En tant que ministre de tutelle, quelles sont vos priorités dans ce dossier de taille?

Nicolas Schmit: On connaît le chemin à suivre. La base doit être une économie qui recommence à tourner normalement. Revenir à une croissance positive et de qualité, qui génère également la création d'emplois, est la priorité. Pour y parvenir, il nous faut investir dans les infrastructures, mais aussi dans les personnes. En parallèle, de nouveaux paramètres, comme le volet écologique, doivent entrer en ligne de compte. Le risque est cependant d'étouffer nos efforts. Une politique de réduction des dépenses qui mettrait en péril le modèle économique et social peut avoir de graves conséquences. La mission primaire sera donc de trouver le bon équilibre.

Le Quotidien: Dans ce contexte, les réformes structurelles sont un des concepts clés. Quels aspects du marché de l'emploi doivent encore progresser?

Nicolas Schmit: Globalement, on doit devenir plus proactif dans la lutte contre le chômage. Lors des négociations tripartites, on aura l'occasion de faire le point sur les différentes mesures et projets en cours d'exécution ou de préparation. Parmi ces derniers figure la réforme de l'Adem, mais pas uniquement. Il nous faut trouver le moyen d'offrir une qualification adéquate aux demandeurs d'emploi. Pour cela, on compte collaborer plus directement avec les différents secteurs. La priorité doit être accordée aux chômeurs de longue durée. Leur retrouver un emploi, même subventionné, sera un des défis à relever. En cas d'accord sur la direction à suivre, nous sommes prêts à concrétiser rapidement les différentes mesures.

Le Quotidien: Ne craignez-vous pas que les positions apparemment très tendues entre patronat et syndicats mettent en péril les négociations?

Nicolas Schmit: Il est normal que les différents partenaires entament les négociations avec des positions prédéfinies. J'espère cependant que l'on va trouver le bon rythme pour mettre en place un dialogue constructif et productif. On connaît les limites des différentes parties. Le gouvernement en a, tout comme le patronat et les syndicats. Le compromis que l'on espère tous atteindre doit se construire autour de ces principes.

Le Quotidien: Le congrès de votre parti, le LSAP, a plaidé pour un accord socialement équitable. Ce message est-il bien passé?

Nicolas Schmit: J'aimerais rappeler dans ce contexte que la crise que nous vivons actuellement a ses origines. Et les citoyens savent très bien où elles se situent. Il serait donc incompréhensible que les charges à supporter pour sortir de la crise ne soient pas réparties de manière équitable. Nous pensons notamment à ceux qui ne sentent pas la crise. Tout le monde devra apporter sa pierre à l'édifice.

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