Nicolas Schmit a présenté l'avancement des dossiers du Conseil "Emploi, Politique sociale, Santé et Consommateurs" (Conseil EPSCO)

Le ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Immigration, Nicolas Schmit, a tenu une conférence de presse le 20 juin 2013 afin de faire le point sur les dossiers à l’ordre du jour du Conseil "Emploi, Politique sociale, Santé et Consommateurs" (Conseil EPSCO) qui s’est réuni les 20 et 21 juin 2013 à Luxembourg, et auquel a participé également le ministre de la Sécurité sociale et de la Santé, Mars Di Bartolomeo.

Concernant le déroulement du Semestre européen, le ministre a souligné le progrès qui a été réalisé par rapport à l’année précédente en termes de coopération entre les différentes formations du Conseil ainsi que les différents comités impliqués.

Toutefois, cette amélioration ne constitue qu’un premier pas. Les dossiers du Conseil EPSCO doivent en effet avoir une meilleure couverture. L’emploi, et plus globalement les politiques sociales, doit être au cœur de la politique européenne. Le ministre a souligné que de nombreux États membres, dont notamment le Luxembourg et l’Italie, se sont prononcés en faveur d’un renforcement de la dimension sociale dans la gouvernance européenne. Le ministre a souligné que "le social ne peut être réduit à une variable d’ajustement" dans les politiques qui sont menées dans l’Union européenne. Les conclusions du Conseil européen, qui se réunira les 27 et 28 juin 2013, devraient être claires sur ce point.

Concernant l’emploi des jeunes, qui a fait l’objet d’un débat au sein du Conseil EPSCO, le ministre a précisé que l’Union européenne a réalisé des progrès au cours des derniers mois, avec notamment l’adoption de la "garantie pour la jeunesse" par le Conseil EPSCO en février 2013 qui constitue une étape importante. Il s’agit maintenant de devenir concret en développant des actions ciblées que les États membres pourront rapidement mettre en place afin de lutter efficacement contre le chômage des jeunes.

Toutefois, la réduction du chômage des jeunes ne peut avoir lieu sans la création d’emplois durables. Comme le Luxembourg, de nombreuses délégations ont exprimé la nécessité d’un soutien aux petites et moyennes entreprises qui sont le moteur créateur d’emplois. Or, celles-ci sont fortement pénalisées par des difficultés au niveau de l’accès aux financements nécessaires pour un développement économique et la création d’emplois. Le ministre a souligné que "les petites et moyennes entreprises sont fortement touchées alors qu’elles sont nécessaires pour créer des emplois". À cet égard, les 6 milliards déjà décidés devraient être engagés rapidement dans les pays les plus affectés par le chômage des jeunes. Par ailleurs, les fonds structurels devraient être centrés sur la création d’emplois et la Banque européenne d’investissement devrait avoir un rôle plus important pour assurer le financement permettant cette création.

Dans ce contexte, l’emploi et la dimension sociale seront des priorités pour le futur Trio de la Présidence de l’Union européenne, à savoir l’Italie, la Lettonie et le Luxembourg.

Le ministre a aussi souligné que nonobstant toutes les attentions qui sont actuellement portées sur l’emploi des jeunes, "ce sujet peut être utilisé au détriment d’une discussion plus globale sur une Union sociale". En effet, les discussions doivent porter sur des normes sociales minimales et des salaires décents qui permettent de vivre décemment et ainsi de lutter contre la pauvreté et la précarité qui ne cessent de croître dans les États membres. Ces discussions devront se faire dans le cadre prévu par les Traités européens et éviter des procédures parallèles.

Concernant la proposition de renforcement de la directive sur le détachement des salariés, les avancées sont plutôt limitées, malgré les nombreux efforts réalisés par la Présidence irlandaise au cours du premier semestre de l’année 2013. Ceci est notamment dû à de fortes divergences entre les États membres. Le Luxembourg défend que le détachement ne puisse être synonyme de dumping social et de concurrence déloyale au sein de l’Union européenne. Ainsi, des contrôles sérieux du respect de la législation en vigueur sont indispensables.

Dans ce contexte, le ministre a rappelé l’introduction du badge social en septembre 2013 qui permettra de mieux assurer le respect de la législation.

Communiqué par le ministère du Travail et de l’Emploi.

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