Nicolas Schmit dresse le bilan 2011 en matière d'asile et d'immigration

Le 31 janvier 2012, le ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Immigration, Nicolas Schmit, a dressé un état des lieux des principales évolutions en matière d’asile et d’immigration et a présenté les chiffres de l’année 2011 en la matière.

En se référant aux derniers chiffres de la Direction de l’immigration du ministère des Affaires étrangères, Nicolas Schmit a expliqué que le Luxembourg est confronté une recrudescence dramatique du nombre des demandeurs de protection internationale qui s’est établi à 2.164 en 2011.

L’analyse comparative illustre que le nombre de demandes enregistrées en 2011 constitue le triple par rapport à 2010 (786) et le quadruple par rapport à 2009 (505). Tout en replaçant le cas du Luxembourg dans un contexte européen, Nicolas Schmit a souligné "que le Luxembourg est, derrière Malte, de loin le pays qui a été confronté au plus grand nombre de demandes d’asile proportionnellement à sa population".

La ventilation des données par pays d’origine révèle que la majorité des personnes ayant demandé une protection internationale entre janvier et décembre 2011 sont originaires de la Serbie (947, soit 43,61%), suivie de l’ARYM (446, soit 20,61%), du Kosovo (152, soit 7,02%) et du Monténégro (103, soit 4,76%).

Décisions en matière de protection internationale

En 2011, 1.389 décisions ont été prises. 41 personnes ont bénéficié du statut de refugié dont 9 personnes iraniennes et 9 personnes irakiennes. 6 personnes ont bénéficié d’une protection subsidiaire. 15 personnes ont bénéficié d’un statut de tolérance.

Dans 494 cas, le gouvernement a estimé que la demande introduite était "non-fondée". 207 dossiers de personnes ayant eu un refus de leur protection internationale ont été traités dans le cadre de la procédure accélérée. 319 personnes ont renoncé de leur propre gré à leur demande de protection internationale.

Les rapatriements en 2011

En 2011, 582 personnes ont été rapatriées. Parmi ces rapatriements, il y avait 16 retours forcés, 483 retours volontaires et 63 retours de personnes dans le cadre de projets avec l’OIM (Organisation internationale pour les migrations). La grande majorité des personnes éloignées étaient des ressortissants en provenance des Balkans (512 personnes), suivies de l’Afrique (25 personnes) et de l’Amérique (15).

Évolutions des décisions en matière du règlement Dublin II

Nicolas Schmit a également présenté les chiffres du règlement Dublin II qui détermine l’État membre de l’UE qui est responsable pour examiner une demande d’asile en vertu de la convention de Genève. L'un des objectifs principaux du règlement de Dublin est d'empêcher qu’un demandeur présente des demandes dans plusieurs États membres. En 2010, le Luxembourg a transféré 170 personnes vers d’autres États membres de l’Union européenne, dont 44 vers la France, 33 vers la Belgique, 19 vers l’Allemagne et 18 personnes vers l’Italie. Inversement, le Luxembourg a reconnu sa responsabilité dans 42 cas, dont 11 provenant de la Suisse et 9 personnes des Pays-Bas.

Le nombre de personnes en rétention s’est élevé en 2011 à 129, dont 2 se sont évadées. 47 personnes ont été transférées vers le pays responsable du traitement de leur dossier conformément aux dispositions du règlement Dublin. 23 ont été éloignées vers leurs pays d’origine ou de provenance. La durée moyenne de la rétention était de 25,5 jours.

Décisions en matière d’immigration

Du 1er janvier au 31 décembre 2011, le service des étrangers de la Direction de l’immigration a délivré 2.384 titres de séjours à des ressortissants de pays tiers, dont 721 dans le cadre d’un regroupement familial, 545 à des résidents de longue durée, 241 autorisations pour des travailleurs salariés et 171 à des étudiants.

Immigration dans le cadre de la libre circulation des personnes en Europe

Nicolas Schmit s’est montré préoccupé par l’émergence d’un nouveau phénomène dans le contexte de la libre circulation des personnes en Europe. Pour illustrer ses propos, il s’est référé aux attestations d’enregistrement qui se sont élevés en 2011 à 10.559. La ventilation des chiffres par pays d’origine révèle qu’une grande majorité des attestations ont été accordées à des citoyens portugais (4.059), français (2.304) et belges (800).

Nicolas Schmit a surtout attiré l’attention sur la précarité des nombreux citoyens portugais qui sont embauchés avec un contrat à durée déterminé et viennent s’installer au Luxembourg sans disposer de réelles perspectives de travail. Le ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Immigration a sommé les entreprises luxembourgeoises à faire preuve de plus de responsabilité, estimant qu’il "n’est pas acceptable qu’il y ait, dans le contexte actuel marqué par un chômage élevé, des entreprises qui profitent de la misère de ces populations et attirent ces personnes au Luxembourg".

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