Nicolas Schmit au sujet du marché de l'emploi: "On ne peut pas s'attendre à un recul drastique du chômage"

À l’issue de la réunion du Comité de conjoncture du 24 novembre 2011, Nicolas Schmit, ministre du Travail et de l’Emploi, a présenté les chiffres-clés du marché de l’emploi au Luxembourg.

Dans son analyse, Nicolas Schmit a constaté que l’emploi stagne, voire renoue avec une tendance descendante qui se traduit, non seulement au niveau du nombre de placements effectués, mais également du nombre des demandes introduites pour bénéficier du chômage partiel. Il a précisé que le nombre des personnes sans emploi résidant au Luxembourg, enregistrées auprès des services de l’Administration de l’emploi (ADEM) et non affectées à une mesure pour l’emploi, a été évalué provisoirement le 31 octobre 2011 à 14.852, ce qui correspond à un taux de chômage de 6%.

Le ministre du Travail et de l’Emploi a toutefois tenu à préciser que ces chiffres sont sujets à une réévaluation à cause de certaines modifications intervenues au niveau des statistiques administratives relatives au nombre des demandeurs d’emploi et qu’ils pourraient être revus à la baisse.

D’après Nicolas Schmit, la situation sur le marché de l’emploi luxembourgeois reflète la situation spécifique qui se profile au niveau international et qui se caractérise par un recul de l’activité économique du aux répercussions de la crise de la dette publique en Europe. "Les économistes n’excluent plus l’avènement d’une récession profonde", a-t-il déclaré avant de poursuivre que la tendance "actuelle va se confirmer et s’aggraver".

La situation des jeunes chômeurs

En replaçant la situation du marché de l’emploi du Luxembourg dans un contexte international, le ministre du Travail et de l’Emploi a néanmoins estimé que "le chômage des jeunes, en comparaison avec d’autres pays de la zone euro où le chômage des jeunes de moins de 25 ans atteint parfois 21,2%, n’est pas si dramatique".

Selon le ministre du Travail et de l’Emploi, c’est surtout dans les pays qui sont confrontés à des difficultés financières couplées à un chômage global élevé, que le chômage des jeunes atteint des proportions importantes: en Espagne, il se situe à 48% (septembre 2011) et en Grèce à 43% (juillet 2011). Nicolas Schmit, qui s’est référé à une étude réalisée par le Statec, a expliqué que beaucoup de jeunes luxembourgeois n’intègrent pas directement le marché de l’emploi et décident - sous l’influence du nouveau système des bourses - de prolonger leurs études.

Le paradoxe du marché de l'emploi luxembourgeois

Les répercussions du ralentissement économique ne se reflètent pas au niveau du nombre des offres d’emploi déclarées auprès de l’ADEM qui s’est établi à 2.446 en octobre 2011, soit une progression de 2,6% par rapport au mois d'octobre 2010. D’après Nicolas Schmit, l’explication de ce phénomène réside dans une spécificité du marché de l’emploi luxembourgeois qu’il a qualifié de "paradoxal" : d’une part, la déclaration d’un nombre important de nouvelles offres d’emploi et, d’autre part, une hausse des personnes qui sont à la recherche d’un emploi.

"On ne peut pas s’attendre à un recul drastique du chômage", a également dit Nicolas Schmit qui s’est référé aux dernières prévisions du Statec qui tablent sur un taux de chômage de 6,5%. Pour amorcer un revirement de la tendance générale, le ministre a prôné le besoin de placer l’emploi au centre des discussions des travaux du Comité de coordination tripartite qui se dérouleront le 1er décembre 2011 et de mener une politique active de l’emploi.

Le chômage partiel a continué à progresser

La décélération de l’activité économique est de plus en plus visible au niveau des demandes pour bénéficier du chômage partiel.

Le Comité de conjoncture a analysé 32 demandes d'entreprises désirant bénéficier des dispositions en matière de chômage partiel dont 26 demandes ont été avisées favorablement. Dans les entreprises concernées, sur un effectif total de 3.590 personnes, 2.494 salariés travailleront prévisiblement à horaire réduit.

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