Nicolas Schmit au Conseil "Emploi, politique sociale, santé et consommateurs" à Luxembourg

Le 3 octobre 2011, le ministre du Travail et de l’Immigration, Nicolas Schmit, a participé au Conseil EPSCO des ministres européens du Travail et de l’Emploi qui s’est réuni à Luxembourg.

Le rôle du FSE dans la startégie Europe 2020

Le Conseil a tenu un débat d'orientation sur l'avenir du Fonds social européen (FSE) et son rôle dans la mise en œuvre de la stratégie Europe 2020. Lors de sa conférence de presse, Nicolas Schmit a mis en exergue l’importance du FSE depuis les traités de Rome pour la dimension sociale de l’UE. Pour illustrer ses propos, il a rappelé que 75 milliards d'euros provenant du FSE ont été mis à la disposition des autorités nationales et régionales au cours de la période de programmation 2007-2013. Environ 20 milliards d'euros ont été affectés au renforcement de l'accès à l'emploi et à la prévention du chômage, et près de 10 milliards ont été alloués pour favoriser l'inclusion sociale de groupes vulnérables. Les États membres ont également eu largement recours aux fonds du FSE pour amortir les répercussions de la crise économique.

Finalement, Nicolas Schmit a mis en évidence le rôle du FSE dans la mise en œuvre des objectifs de la stratégie 2020. Le FSE devrait être un des leviers essentiels pour faire de la stratégie Europe 2020 une réalité sur le terrain, à condition qu’il bénéficie d'un financement important dans le cadre du prochain budget de l'UE. La Commission propose d’ailleurs une augmentation de 10% des fonds alloués au FSE par rapport à la période 2007-2013, soit un montant total de 84 milliards d'euros. Nicolas Schmit a cependant regretté le fonctionnement trop bureaucratique du FSE.

La polémique autour du programme européen d’aide aux plus démunis

Le débat sur le 8e programme européen d’aide aux plus démunis (PEAD), qui avait déjà été à l’ordre du jour du Conseil Agriculture du 20 septembre 2011, a aussi été porté au Conseil EPSCO. Ce programme, dont le financement sur le budget de la politique agricole commune est mis en cause par plusieurs pays - l’Allemagne, la Suède, le Danemark, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la République Tchèque - pays dont la position a été consolidée par un arrêt récent de la CJUE, vient en aide à 18 millions de personnes sur les 43 millions de citoyens de l’UE qui ne disposent que d’un minimum vital. Ces pays pensent que ce type d’aide relève des États membres, et non pas de l’UE.

Pour Nicolas Schmit, il ne faut néanmoins pas oublier que "les politiques de consolidation budgétaire poussent des milliers et des milliers de gens dans la pauvreté". La Commission a soumis des propositions de compromis, qui ont été rejetées. Si l’UE devait malgré tout s’apprêter à supprimer une grande partie de ce programme, "il y aura problème", selon Nicolas Schmit, car "c'est envoyer un très mauvais message de la part de l’UE".

Coordination des ministres socialistes du Travail et de l’Emploi de l’UE pour lutter contre le chômage des jeunes

Nicolas Schmit a ensuite annoncé que les ministres européens du Travail, l’Emploi et de l’Immigration affiliés à un parti membre du PSE ont décidé de se rencontrer avant les sessions de leur Conseil, ce qui se fait sous sa présidence. Une première initiative a été lancée suite à une idée du ministre autrichien des Affaires sociales, Rudolf Hundstorfer, de demander à la Commission européenne de proposer le plus rapidement possible un programme "ambitieux et non-bureaucratique" doté d’un milliard d’euros pour lutter contre le chômage des jeunes et qui miserait sur leur qualification et un meilleur placement. Un groupe de travail de haut niveau du PSE sur le chômage des jeunes se réunira pour la première fois le 13 octobre 2011.

Un autre volet est la gouvernance économique de l’UE qui doit, selon Nicolas Schmit, être renforcée dans la mesure où "la zone euro repose sur des assises fragiles pour affronter les marchés". Cette gouvernance mise sur les politiques budgétaires et la compétitivité. Mais elle ne devrait pas faire abstraction d’une autre dimension : l’emploi. Et là aussi, le PSE devrait avancer d’ici peu des propositions pour une gouvernance à la fois économique et sociale de l’UE.

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