Nicolas Schmit: "Regagner l'initiative sur le marché de l'emploi"

Le 30 juin 2011, le ministre du Travail et de l’Emploi, Nicolas Schmit, a donné une conférence de presse pour faire le point sur la réforme de l’ADEM et pour présenter d’autres instruments visant à regagner l’initiative sur le marché de l’emploi. Il s’est en outre prononcé sur le chômage des jeunes et les politiques en faveur des chômeurs plus âgés.

En guise d’introduction, Nicolas Schmit a rappelé que malgré la création d’emplois au Luxembourg – pas moins de 100.000 emplois ont été créés entre 2000 et 2009 au Grand-Duché – le chômage est passé de 2,5 à 5,7% pendant la même période. Selon Nicolas Schmit, il faut utiliser la dynamique engendrée par la création d’emplois pour diminuer le chômage. Son objectif est justement de « regagner l’initiative sur le marché de l’emploi » et de développer des instruments visant à instaurer une politique active de l’emploi.

Pour regagner l’initiative sur le marché de l’emploi, le ministre compte, outre la réforme de l’ADEM, sur une série d’instruments: la création de l’Observatoire du marché de l’emploi, l’adaptation de la législation et des programmes du genre "fit4job". "Nous devons rester très actifs et avoir recours à tous les instruments dont nous disposons pour agir de façon positive sur le marché de l’emploi", a-t-il dit.

Observatoire du marché de l’emploi

Pour mener une politique active et ciblée de l’emploi, il faut analyser et comprendre le marché de l’emploi. D’où la création de l’Observatoire du marché de l’emploi, projet cofinancé par le Fonds social européen à hauteur de 50%. Pour le Luxembourg, les coûts s’élèvent à 1,8 millions d’euros sur trois ans. Selon le ministre, l’observatoire sera lancé en novembre 2011. Il ne se concentrera pas uniquement sur le marché national, mais prendra aussi en considération la situation dans la Grande Région. "L’observatoire est un instrument qui doit permettre de se doter d’autres instruments mieux adaptés pour rester proactif sur le marché de l’emploi", a résumé Nicolas Schmit qui espère que l’observatoire sera pleinement opérationnel dans trois ans.

Chômage des jeunes

Vu qu’un quart des personnes sans emploi a moins de 30 ans, la lutte contre le chômage des jeunes est une des priorités du ministre Schmit. Ce dernier a toutefois insisté sur le fait qu’il s’agit d’un problème européen et pas seulement national. Citant le directeur du BIT (Bureau international du travail) qui a dit que les banques sont "too big to fail" et que les jeunes au chômage sont "too small to matter", Nicolas Schmit compte aborder le problème en rassemblant tous les acteurs concernés autour d’une table, y compris les employeurs. Son but est d’élaborer une politique spécifique en faveur des jeunes qui vise grosse modo à améliorer la prise en charge des jeunes et à instaurer une meilleure coordination de cette prise en charge. Ce faisant, il s’agit d’éviter que les jeunes soient poussés d’un service à l’autre sans vraiment recevoir de l’aide.

Réforme de l’ADEM

Concernant l’ADEM, le ministre du Travail et de l’Emploi a expliqué qu’une première partie de la réforme a déjà été mise en oeuvre avec l’augmentation du nombre de placeurs et l’ouverture de trois nouvelles agences. Ces éléments ont permis d’améliorer les conditions d’accueil ainsi que la proximité de ce service public. Nicolas Schmit a insisté sur le fait que ces éléments ont pu être réalisés sans modification du cadre légal et sans création d’un établissement public.

La deuxième partie de la réforme concernera les méthodes de travail au sein de l’ADEM. Au-delà des changements purement sémantiques (le placeur deviendra un conseiller professionnel, l’Administration de l’emploi deviendra l’Agence pour le développement de l’emploi), il y a lieu de mettre en oeuvre une toute nouvelle philosophie, une toute autre culture d’entreprise, au sein de l’ADEM, a expliqué Nicolas Schmit.

Ainsi l’ADEM doit se considérer en tant que fournisseur de service, aussi bien vis-à-vis des demandeurs d’emploi que vis-à-vis des employeurs, et les conseillers professionnels doivent adopter une approche "client". Ce client ne doit pas seulement être géré administrativement, mais bénéficier d’un accompagnement plus personnel. Selon le ministre, ce processus demandera évidemment du temps, de même que des formations spécifiques pour les conseillers professionnels.

À côté de l’élaboration d’indicateurs de performances pour l’ADEM, les changements au niveau de la gouvernance de l’administration, y compris le volet communication, constituent un autre élément fondamental de la réforme. Un comité de suivi sera mis en place pour superviser ces changements et s’assurer que les objectifs de l’ADEM sont remplis.

Pour le ministre du Travail et de l’Emploi, la volonté de travailler avec l’ADEM ne passera que par l’augmentation de la qualité des services offerts par l’administration. "Lorsque le service est de bonne qualité, les employeurs se tourneront davantage vers l’ADEM, d’autant plus que ce service est gratuit!"

"fit4job"

Un autre élément de la politique active de l’emploi du gouvernement constitue le projet "fit4job", collaboration entre le service public et le service privé qui vise à encadrer les personnes qui ont perdu leur emploi. Après le succès de "fit4financial markets", le modèle sera lancé aussi dans d’autres secteurs, et notamment celui de la construction.

Concernant les initiatives en faveur de chômeurs plus âgés, qui risquent souvent de tomber dans un chômage de longue durée, le ministère a lancé le projet 45+. Ce programme destiné aux personnes âgées de 45 ans ou plus, vise à encadrer davantage les concernés et à leur redonner espoir.

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