La tendance négative se poursuit et le chômage continue d’augmenter, a admis dès le départ le ministre Nicolas Schmit. Le nombre de chômeurs enregistrés auprès de l’Administration de l’emploi (ADEM) est passé en juillet 2009 à 12.787, une augmentation de 275 personnes par rapport au mois précédent. Entre juin et juillet 2008, l’augmentation a néanmoins été similaire (+220 chômeurs inscrits), a-t-il ajouté.
Le nombre de chômeurs indemnisés a augmenté de son côté de 118 personnes et s’est élevé en juillet 2009 à 6.605. Par rapport à juillet 2008, il s’agit d’une croissance de plus de 2.200 personnes (+47%).
Situation des jeunes demandeurs d’emploi
Après avoir noté que la part des universitaires parmi les demandeurs d’emploi augmentait, Nicolas Schmit s’est penché sur la situation des jeunes demandeurs d’emploi et a indiqué que le nombre de jeunes demandeurs d’emploi était en augmentation. Ainsi en août, 121 jeunes supplémentaires qui sortent de l’école se sont inscrits à l’ADEM.
Le ministre du Travail et de l’Emploi a signalé que la situation des jeunes sur le marché de l’emploi sera observée de près au cours des prochaines semaines. Il a ajouté qu’une augmentation dramatique du chômage des jeunes peut s’observer un peu partout en Europe et que le Luxembourg n’échappera probablement pas à cette tendance. Pour y faire face, Nicolas Schmit a annoncé que le Conseil de gouvernement proposera prochainement l’adoption de mesures spécifiques.
Emploi intérieur
L’emploi intérieur est en stagnation, voire en recul, a indiqué Nicolas Schmit, et d’y préciser qu’il s’agit là d’un phénomène tout à fait nouveau au Luxembourg. Dans le secteur bancaire, l’emploi a diminué de 0,4% au 2e semestre 2009, contre 0,9% au 1er semestre 2009. "À voir si cette décélération se poursuit maintenant", a dit le ministre Schmit.
Travail intérimaire
Le travail intérimaire, qui apporte pas mal de flexibilité aux entreprises et qui est dès lors la première victime des crises, a connu une chute considérable au Luxembourg au 1er trimestre 2009: -28%. Sur une année, le travail intérimaire a baissé de 50%.
Chômage partiel
Concernant le chômage partiel pour le mois de septembre, le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, Jeannot Krecké, a informé que le Comité de conjoncture a été saisi de 133 demandes, dont 129 ont été avisées positivement. 52 entreprises ont demandé le chômage partiel pour causes conjoncturelles, 51 parce qu’elles sont en lien de dépendance économique avec un secteur ou une entreprise en difficulté et 26 pour causes structurelles.
Un maximum de 9.950 personnes peut être concerné par le chômage partiel et le coût maximum à supporter par l’État sera de 12,1 millions d’euros. Au vu de l’expérience des mois précédents, le ministre Krecké a toutefois ajouté qu’il est probable que seulement 70 à 80% des personnes concernées travailleront réellement à temps partiel et qu’à peine 50% du budget prévu sera effectivement dépensé.
Jeannot Krecké a toutefois constaté avec satisfaction que le nombre d’entreprises qui souhaitent bénéficier du chômage partiel n’a plus augmenté sensiblement depuis plusieurs mois et est même resté constant. Selon ses indications, les demandes de la part des fournisseurs pour l’industrie automobile sont mêmes en recul.
Jeannot Krecké a conclu à ce sujet que les mesures prises au cours des derniers mois en matière de chômage partiel ont permis d’éviter une aggravation plus importante de la situation. "Les mesures font en sorte que notre situation reste relativement bonne. Le chômage partiel est un instrument important au Luxembourg", a-t-il dit.
Situation économique internationale et nationale
"Certains éléments - reprise du prix des produits pétroliers, augmentation du prix des matières premières - indiquent que nous avons atteint le fond de la crise. Par ailleurs, les bourses affichent une certaine progression et, techniquement, la France et l’Allemagne ne sont plus en récession", a estimé le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur au sujet de la situation internationale.
Cette tendance se fait également sentir au Luxembourg, ne fût-ce que dans l’augmentation du moral des consommateurs et des entreprises, qui, depuis 2,3 mois, affichent un certain optimisme, a estimé Jeannot Krecké. Néanmoins, dans le secteur de la construction, il n’y a pas de signes positifs et la situation ne s’améliorera pas à court terme, a-t-il précisé. La place financière connaît de son côté une certaine stagnation, quoiqu’une légère amélioration peut être observée en matière d’OPC (+0,7% en juillet).
Inflation
L’inflation est toujours négative, même si cette situation ne devrait pas perdurer, a signalé le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, avant d’appeler à une certaine vigilance en matière d’inflation qui profite actuellement des prix des produits pétroliers. L’inflation sous-jacente (hors produits pétroliers et alimentaires) connaît une certaine stagnation.