Interview avec Georges Engel dans L'essentiel

"Le télétravail ne disparaîtra pas après la crise actuelle"

Interview: L'essentiel (Joseph Gaulier)

L'essentiel: Quelles sont vos priorités au ministère du Travail?

Georges Engel: Il y a deux projets déposés par Dan Kersch, sur la déconnexion et le harcèlement, que j'aimerais voir aboutir. Je pense aussi au congé parental pour indépendants. Enfin, je voudrais légiférer sur le travail dans les plateformes digitales, afin de mieux fixer les droits des salariés et indépendants.

L'essentiel: La déconnexion est-elle une nécessité?

Georges Engel: C'est fondamental, surtout avec le télétravail. Je trouve anormal de travailler 24 h/24. Nous ne vivons pas pour travailler, mais nous travaillons pour vivre.

L'essentiel: Le télétravail va-t-il s'imposer?

Georges Engel: Je ne crois pas qu'il va disparaître après la crise actuelle. Il faut trouver un équilibre. Il y a des questions juridiques, de sécurité sociale, mais aussi des avantages au niveau de la pollution, du trafic, etc.

L'essentiel: La limitation pour les frontaliers ne lèse-t-elle pas le Luxembourg par rapport à d'autres métropoles?

Georges Engel: Oui, notre marché du travail est assez spécial. C'est un grand défi d'attirer et de garder ceux qui veulent faire du télétravail. Il y a plusieurs voies pour négocier, soit par le nombre de jours autorisés, soit par des compensations.

L'essentiel: La formation continue est-elle toujours une priorité?

Georges Engel: Elle est l'un des atouts majeurs pour garder les gens dans le travail, ou les faire revenir. Il se peut que l'on puisse encore légiférer d'ici à 2023.

L'essentiel: Certains points du programme de coalition seront-ils abandonnés?

Georges Engel: Je n'en suis pas encore à ce constat. Mais il est vrai que la crise a été la priorité pendant près de deux ans. Il est possible que certains projets ne puissent se faire par manque de moyens ou de ressources.

L'essentiel: Quels sont vos grands projets pour le sport?

Georges Engel: J'aimerais lancer une filière d'élite civile pour les sportifs de haut niveau, sans qu'ils aient à passer par l'armée. Cela créera un débat, mais ce projet vaut le coup d'être mis sur la table. Il y a beaucoup d'exemples de sportifs membres de l'armée, comme Christine Majerus, qui se consacrent au sport à 100 %. Ils ont une solde, dépendant du rang et de l'ancienneté dans l'armée. Nous pouvons imaginer un parcours semblable, payé par l'État, mais civil. Je pense avoir le temps de le lancer.

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