Marché de l'emploi : Nicolas Schmit doute dans une interview qu'on va assister rapidement à un revirement de tendance.

Dans une interview intitulée "Pas de détente" du Luxemburger Wort datée du 21 aout 2010, le ministre du Travail et de l’Emploi, Nicolas Schmit a analysé la situation du marché du travail luxembourgeois.

"L’amélioration économique ne se ressent pas encore sur le marché de l’emploi"

Dans l’entretien, Nicolas Schmit a constaté que l’amélioration économique ne se ressent pas encore sur le marché de l’emploi luxembourgeois. Seule exception : les chiffres relatifs au "chômage partiel" qui montrent, selon Nicolas Schmit, "qu’une tendance positive se profile". Pour illustrer ses propos, le ministre du Travail et de l’Emploi a cité les demandes pour chômage partiel qui ont été introduites auprès du Comité de conjoncture et qui sont passées de 78 demandes en juillet 2010, à 53 demandes en septembre 2010.

D’après les estimations de Nicolas Schmit, on ne va pas assister rapidement à un revirement de tendance. En jetant son regard vers l’avenir, le ministre du Travail et de l’Emploi a estimé "qu’on ne retrouvera pas immédiatement les conditions d'avant la crise "puisque le chômage au Luxembourg est dans une large mesure dû a des raisons structurelles. Nicolas Schmit prédit une légère recrudescence des chômeurs en automne. "C’est normal", a-t-il précisé en arguant que "c’est à ce moment de l’année que les jeunes fraîchement diplômés vont arriver sur le marché de l’emploi".

Nicolas Schmit est préoccupé par le chômage des jeunes

C’est notamment le chômage des jeunes, qui cause des soucis à Nicolas Schmit. Il a rapporté, dans ce contexte, que seulement 100 jeunes bénéficient actuellement du contrat CIE-EP (contrats d'initiation à l'emploi - expérience pratique) qui s’adresse en priorité aux jeunes diplômés. Le ministre espère que le chiffre peu élevé de demandes témoigne d’une intégration assez rapide des jeunes diplômés sur le marché de l’emploi.

Le ministre s’est montré moins optimiste lorsqu’il a abordé les chiffres relatifs aux contrats Appui Emploi (CAE) et contrats Initiation Emploi (CIE) qui ont considérablement augmenté par rapport à l’année écoulée (en juillet, 213 jeunes ont bénéficie d’un contrat Appui Emploi et 753 d’un contrat Initiation Emploi).

Nicolas Schmit, a jugé que ces mesures ont un certain succès dans la mesure où elles permettent à des jeunes de bénéficier d’une première occupation professionnelle. Tout en étant incapable de se prononcer sur l’itinéraire professionnel de ces jeunes s’ils n’avaient pas bénéficié de ces contrats, Nicolas Schmit a souligné le besoin d’évaluer l’impact de ces contrats.

Nicolas Schmit a précisé qu’une évaluation est en train d’être menée. Il est d’avis que "l’accompagnement des jeunes bénéficiant des différentes mesures doit être amélioré". Et d’ajouter que "le besoin d’évaluation vaut surtout pour les bénéficiaires des contrats Appui Emploi, vu que la perspective de rester dans une relation de travail après l’échéance du contrat, n’est pas assurée".

"La réforme de l’ADEM doit s’accompagner d’un changement de mentalités"

Pour pouvoir s’attaquer aux défis qui résultent des mutations qui sont à l’œuvre sur le marché de l’emploi, Nicolas Schmit a jugé que la réforme de l’ADEM doit s’accompagner d’un changement de mentalités. "Un changement du cadre légal ne suffira pas", a-t-il déclaré tout en appelant de ses vœux l’avènement d’une nouvelle philosophie. Nicolas Schmit a estimé que l’ADEM doit davantage agir comme un prestataire de services au "consommateur" ou au "clients". L’ADEM doit, selon Nicolas Schmit, assurer un accompagnement ciblé aux demandeurs d’emploi et prendre des mesures pour "rapprocher l’offre de la demande".

Nicolas Schmidt est d’avis, qu’il faut revaloriser le rôle et les conditions de travail des placeurs. Cette revalorisation du rôle des placeurs de l’ADEM s’accompagnera, selon le ministre du Travail et de l’Emploi, de formations spécifiques qui seront dispensées aux nouveaux et anciens agents de l’ADEM.

Nicolas Schmit a également souligné le besoin de rendre plus efficace l’action de l’ADEM dans sa réponse aux offres d’emploi émanant des différents secteurs. Selon le ministre Schmit, la coopération avec le monde économique doit être renforcée. "Si nous ne parvenons pas à rendre l’ADEM plus flexible, alors nous aurons de gros problèmes en 2012", a mis en garde Nicolas Schmit. "C’est à ce moment que le marché de l’emploi de la Grande Région deviendra une réalité", a rappelé le ministre en soulignant "qu'en 2012 tout salarié qui aura travaillé au Luxembourg aura, non seulement, le droit de se faire enregistrer auprès de l’ADEM mais pourra également bénéficier de l’ensemble des services qui y sont offerts".

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